Dagues volantes, bras mécha, flèches enchantées ou marteau enflammé, tel est l’arsenal utilisé par Robin de Locksley et sa joyeuse troupe pour combattre le Sheriff de Nottingham dans cette version revisitée et fantaisiste de la légende de Robin des Bois. Avec Gangs of Sherwood, Appeal Studio nous délivre un titre blindé d’action, jouable aussi bien en solo que jusque 4 en ligne dispensant une expérience simple et efficace, visant le fun avant tout. Une agréable surprise en cette fin d’année pourtant chargée.
Nottingham est dans la tourmente. Le Sheriff détrousse la population et se sert des pierres philosophales pour assoir son pouvoir d’une main de fer. Le peuple est opprimé comme jamais en plus de devoir toujours et encore payer plus de taxes. Robin, Marianne, Tuck et Jean ne peuvent rester sans rien faire et décident d’intervenir. Mais la famille Nottingham (car oui, elle ne compte pas que le Sheriff) est bien déterminée à mettre la main sur tous ceux contestant son autorité.
Dans ce jeu d'action TPS, on découvre un univers inspiré et des plus originaux, avec ce subtil mélange de périodes historiques saupoudrées de technologie, mécha et autres inventions industrielles à l’image des véhicules aperçus régulièrement, des canons à impulsions et j’en passe. Au travers de trois chapitres (chacun composé de trois niveaux), Locksley et ses amis luttent contre une armée redoutable afin de contrer le despote et rendre au peuple ce qui lui appartient en suivant le célèbre « voler aux riches pour donner aux pauvres » mais l'affrontement est inévitable, ils doivent prendre les armes !
Cape et épée contre machines
La forêt de Nottingham est sous le feu ennemi, le gang de Sherwood progresse afin de rallier le Grand Chêne, leur base (et futur hub pour les joueurs) au travers d’une première zone servant de tutoriel. On nous y confère toutes les clés pour réussir notre voyage, avec le core gameplay qui s’annonce simple, mais efficace. On évolue dans des niveaux plus ou moins linéaires proposant tout de même quelques passages secrets recelant l’un ou l’autre trésor et des chemins accessibles que par certains membres (les deux costauds soulèvent une barricade, alors que les deux plus agiles empruntent habilement un couloir étriqué). On utilise le double saut, ou le grappin, pour avancer et passer les obstacles sur notre route, et voilà que les premiers adversaires sont en vues.
On alterne attaques rapides (mais peu dangereuses) avec la lourde (plus lente, mais ravageuse) avec à chaque fois la possibilité de charger notre coup. Les combos pleuvent et on appréhende les capacités maison de Gangs Of Sherwood : selon la combinaison de touche exécutée (xx fois Rb puis RT par exemple), on déclenche des aptitudes dévastatrices. La formule est simple, mais efficace. On ressent une petite vibe oldies plaisante rappelant les beat'emp up ou jeux d'action d'antan, avec un titre allant à l’essentiel : de la castagne pure et dure, sans chichi ou fioriture autour.
En difficulté facile, on arrive au bout du voyage sans se poser de question, en martelant nos attaques comme on le souhaite, alors qu’il devient obligatoire d’utiliser toutes les subtilités de nos avatars quand on pousse les curseurs. Appeal Studio nous disait à la Gamescom que leur volonté était que chacun prenne plaisir à jouer à Gangs of Sherwood et clairement le cas, avec une accessibilité réussie et le challenge présent pour ceux qui recherchent des défis. Objectif rempli à 110 % !
Une troupe atypique
Chaque héros amène sa touche propre avec une approche et un arsenal différents. Robin garde ses distances pour décocher ses flèches enchantées et anéantir les menaces depuis la ligne arrière, alors que Marianne joue de ses dagues magnétiques pour les faire voler autour d’un adversaire et leur ordonner de le poignarder. Tuck, le tank/support du groupe, utilise une masse géante générant des tremblements de terre tandis que Jean, véritable brawler, possède un bras mécha qui emmagasine de la chaleur à chaque coup donné, qu’il libère à sa guise pour créer une vague de feu.
Et cela va encore plus loin, à l’image de la gestion du tempo des attaques avec Jean, pour ne citer que lui, pour maximiser ses mécaniques et engendrer l’énergie suffisante pour relâcher ensuite les calories et laisser les flammes parler. Et c’est sans compter sur des artefacts qu’on équipe (selon le nombre d’emplacements disponibles) qui modifient/altèrent certains aspects : boost de défense, chances de coup critique améliorée, dégâts de feu sur nos attaques, une vie additionnelle, et j’en passe ! Mais attention, ces bonus expirent dès lors que la mission se termine.
L’or est une ressource importante et se place au centre de la progression. C’est avec l’argent que les possibilités de notre troupe augmentent et nous ouvrent de nouvelles perspectives. On en trouve au sol, dans des trésors, mais surtout grâce à la baston. À l’image de Devil May Cry (dont on me chuchote que l’équipe est fan), un score s’affiche après chaque combat tout comme en fin de session avec un ranking basé sur le temps passé, les dégâts générés et encaissés, nos combos et ainsi de suite. Selon cela, on engrange plus ou moins de pièces d’or. Les finishers, mise à mort mise en scènes via une courte cutscènes, sont un autre moyen de récupérer un peu de cash.
Money money moneeeeyyyy
Durant les missions, on rencontre régulièrement le marionnettiste de notre camp à qui l’on confie (en guise de checkpoint) notre butin. L’effet est immédiat en gagnant la faveur du peuple qui nous offre quelques boosts légers, mais toujours bons à prendre (+2 en attaque, etc.), par palier. Mais attention, ce n'est valide que le temps de la quête en cours. Lors du retour à notre base, on ressent un second effet direct de cette faveur, avec les différents marchands nous accordant de nouvelles options selon réputation. On acquiert de la sorte des capacités (les fameux combos), la possibilité de projeter un adversaire dans les airs, le rattraper avec le grappin ou qu’on modifie nos différents attaques. Petite précision et non des moindres : tout ce qu’on débloque dans le hub est disponible pour l’ensemble des avatars, mais les achats doivent être faits personnage par personnage, chacun possédant son propre or.
On découvre un univers bien loin de ce dont on a l’habitude quand on évoque l’histoire de Robin des Bois. On retrouve cette ambiance féodale/moyenâgeuse, mais avec des touches mécha/indus en témoigne les vaisseaux utilisés par nos ennemis, certaines zones industrielles ou même le bestiaire qui mixe une influence cape et épée accompagnée de masque à gaz, bouclier énergique, ou tout autre dégâts élémentaires fréquents durant l’aventure.
Appeal Studio affiche un travail inspiré en tout point, avec des environnements variés allant de la forêt de Sherwood au navire du Sheriff, en passant par des tranchées, des complexes miniers, ou encore un village ravagé par la guerre. Visuellement, Gangs of Sherwood nous sert une direction artistique solide, et un rendu globalement convaincant. Sans être une vitrine tech, Gangs of Sherwood se montre séduisant. Il est par contre dommage que la fluidité pêche par moments avec quelques chutes de framerate assez perceptibles et dérangeantes. Espérons qu'un patch corrige très rapidement cet aspect.
Il était une fois ...
Côté durée de vie, Gangs of Sherwood se compose de trois chapitres de trois missions chacune, qu’on parcoure en quelques courtes heures. S’ajoutent à cela trois quêtes/modes additionnels permettant de mettre à rude épreuve nos compétences et nos capacités à empiler les succès. Afin de maximiser chaque héros, il est nécessaire d’enchainer les sessions, de rejouter les mêmes missions plusieurs fois dans des difficultés plus hautes, et ainsi de suite.
C’est à ce moment-là que le multijoueur gagne en intérêt. Le fun répond toujours aussi présent, on apprécie se jeter dans la mêlée à plusieurs avec des personnages plus que complémentaires et de nouvelles possibilités côté combo! À noter que le multi en ligne utilise un système de lobbies, privés via invitation, ou public qu'on créé / rejoint pour partir à l’aventure avec des inconnus.
Gangs Of Sherwood nous tape dans l’œil de par son originalité, mais aussi sa formule simple mais au final prenante. Il suffit parfois de bien faire un jeu pour qu'il soit bon, et au prix correct de 40 euros. C’est assurément le genre de titre qu’on kiff lancer entre amis le temps d’une mission ou deux pour partir à l’aventure, bastonner tout ce qui bouge dans un monde convaincant, et s’y amuser, le tout sans fioriture.